2015
24e Journées Nationales d’Etude – LILLE

« Autonomie quand tu nous (re)tiens, 18 ans avant … Après »

Pierrine ROBIN

Maître de conférences en sciences de l’éducation à l’Université Paris Est Créteil

“La transition à l’âge adulte au prisme d’une recherche par les pairs”

Cette recherche s’intéresse à la transition à l’âge adulte des jeunes sortants des dispositifs de la protection de l’enfance. A partir d’une recherche par les pairs, la spécificité de la trajectoire à l’âge adulte de ces jeunes est explorée. Ils sont confrontés à un processus accéléré et compressé de transition à l’âge adulte mais aussi à un ajustement identitaire important face aux multiples transitions auxquelles ils sont confrontés en même temps ….

Karima LAZALI

Psychologue clinicienne, psychanalyste, auteur de la « parole oubliée », éditions érès 2015.

 « L’envers de la protection »

Nous allons tenter de déplier les différents sentiments qui traversent les enfants placés depuis leur jeunes âges, émaillés d’un vécu de trahison et d’exclusion de leur histoires « propres » qui se serait fait au nom de la dite « protection de l’enfance ». La difficulté d’accès à l’autonomie serait là entendue comme issue d’une non séparation avec les dispositifs institutionnels proposés, d’où les violences de certaines fin de prise en charge au moment de la majorité.

Nathalie CHAPON

Docteur en Sciences de l’éducation, enseignante et chercheur à Aix-Marseille-Université

 “Histoire de vie”

Regards croisés sur l’histoire de vie des enfants confiés » L’expérience de séparations, parfois répétées, confronte l’enfant à des pertes graves qui, si elles ne prennent pas sens pour lui dans une histoire de vie, constituent des menaces sur sa construction identitaire et sur son développement. Ecrire l’histoire de vie de l’enfant et garder des traces dans un cadre spécifique où le professionnel en charge de l’enfant est aussi porteur de son histoire s’avère plus que nécessaire. Dans le cadre de la protection de l’enfance et plus particulièrement de l’accueil familial, l’enfant accueilli tisse son histoire ou une partie de celle-ci au sein d’une famille qui n’est pas la sienne. On observe que l’histoire de l’enfant donne lieu à la production de traces écrites ou visuelles. Que représentent ces pratiques biographiques en protection de l’enfance ? Quelles formes prennent-elles ? Quels rôles leurs attribuent les assistants familiaux et les enfants ? Comment cette histoire à penser, à écrire et à transmettre peut-elle être une aide dans l’accession du jeune à son autonomie ?

IRTS

“Je veux du soleil”

Regards croisés sur l’histoire de vie des enfants confiés » L’expérience de séparations, parfois répétées, confronte l’enfant à des pertes graves qui, si elles ne prennent pas sens pour lui dans une histoire de vie, constituent des menaces sur sa construction identitaire et sur son développement. Ecrire l’histoire de vie de l’enfant et garder des traces dans un cadre spécifique où le professionnel en charge de l’enfant est aussi porteur de son histoire s’avère plus que nécessaire. Dans le cadre de la protection de l’enfance et plus particulièrement de l’accueil familial, l’enfant accueilli tisse son histoire ou une partie de celle-ci au sein d’une famille qui n’est pas la sienne. On observe que l’histoire de l’enfant donne lieu à la production de traces écrites ou visuelles. Que représentent ces pratiques biographiques en protection de l’enfance ? Quelles formes prennent-elles ? Quels rôles leurs attribuent les assistants familiaux et les enfants ? Comment cette histoire à penser, à écrire et à transmettre peut-elle être une aide dans l’accession du jeune à son autonomie ?

Témoignage des Assistants familiaux LILLE 2015

Frédérique VAN LEUVEN

Psychiatre au Centre Psychiatrique Saint Bernard à Manage, Belgique

“L’autonomie un processus qui débute tôt”

L’autonomie (du grec, « soi-même » et « lois ») est définie comme la faculté d’agir par soi-même en se donnant ses propres règles de conduite, sans se laisser dominer par des tendances collectives et sans trop se soumettre à une autorité extérieure. Cette capacité procède d’un mouvement qui se joue déjà dans les tout premiers mois de vie, alors même que le bébé est dans une situation de dépendance complète. Elle est liée à l’émergence de la conscience de soi et du sentiment de sa propre valeur, à partir d’une action possible sur le monde. Elle constitue un enjeu très particulier pour les enfants souvent ballottés quand ils font l’objet de placements. A l’adolescence, elle se rejoue et se conjugue aux questions d’appartenance. Elle est au cœur des réformes dans les politiques d’emploi et d’assistance.

Jean-Michel LONGNEAUX

Philosophe, professeur aux facultés universitaires de Notre Dame de la paix à Namur, conseiller en éthique dans le domaine de la santé en éducation.

“Les familles sont faites pour être quittées”

Table ronde – Grand Ouest

“Le travail d’équipe partie 1”

Isam IDRIS

Psycho-anthropologue, chargé de cours à l’Université de Paris XIII et co-thérapeute à la consultation transculturelle du Pr. M-R Moro CHU Avicenne, 93017 Bobigny

“Rites et ritualité pour une bonne fin du placement familial et la conquête d’autonomie des jeunes placés”

La fin du placement en famille d’accueil constitue souvent une sortie de l’éphémère et de ses illusions pour affronter le réel de l’instant présent. Elle représente une contrainte libératrice pour les familles (naturelles et d’accueil) ainsi que pour les jeunes adultes. Or, assumer la contrainte et la conquête de l’autonomie individuelle comporte un risque impliquant la participation de tous les protagonistes du placement. Il s’agit d’empêcher que la fin du placement ne débouche sur l’errance des jeunes et l’insatisfaction des familles. Considérant le placement en famille d’accueil comme une véritable migration d’enfants, on peut travailler à la fois, l’autonomie des familles et celle des enfants placés. La ritualisation de l’arrivée et du départ des enfants des familles permettra l’autonomie de ces dernières et de ces jeunes qui ne sont plus enfants.

Silvio PREMOLI

Chercheur en Pédagogie générale et sociale à l’Université catholique du Sacré-Cœur de Milan

 “Faciliter les transitions vers l’âge adulte”

Devenir adulte est difficile pour tout adolescent. Mais c’est certainement plus difficile encore pour ces adolescents issus de familles vulnérables, maltraitantes, négligentes et qui, pour ces raisons, ont passé une partie de leur enfance ou adolescence sous la protection des services sociaux, placés dans des établissements pour mineurs, ou en famille d’accueil. Les adultes concernés par le placement familial, intervenants ou familles d’accueil, sont eux aussi préoccupés par cette transition vers l’indépendance, et par la date fatidique de la majorité. Cette présentation vise à mettre en évidence la complexité et la variété des situations de transition vers l’autonomie en placement familial, au niveau international. Elle nous permettra de mettre l’accent sur les facteurs de résilience, en tant que facteurs de réussite des transitions vers l’autonomie, afin qu’ils soient identifiés et utilisés dans nos  pratiques d’accueil familial.

Anne OUI

Chargée de mission à l’ONED, en détachement du ministère chargé des affaires sociales

“Accompagner les jeunes dans le passage à l’âge adulte”

Dans la société contemporaine, l’accession vers l’âge adulte est devenue plus longue et difficile pour la jeunesse en général. Pour le public des jeunes sortants des dispositifs de protection de l’enfance, le passage à la vie autonome constitue un temps de vulnérabilité et s’avère rapide, voire brutal. En France et dans les pays occidentaux, des politiques publiques et des dispositifs spécifiques visent à accompagner les jeunes dans ce moment particulier : quels en sont les principes et les modalités ? A partir d’expériences analysées notamment dans le cadre d’études conduites par l’ONED, quelles pratiques mettre en œuvre pour soutenir les jeunes sortants en répondant à leurs besoins ?

Patrizia CRUPI-LEMAIRE

Psychologue, thérapeute couple et famille

 “De la dépendance vers l’individuation et de l’appartenance vers la différenciation”

L’entrée dans l’âge adulte et l’accès à l’autonomie sont des caps difficiles à franchir, surtout pour ceux qui ont grandi sans le soutien de leur famille. Pour les jeunes que nous accueillons,l’accompagnement sur le chemin de l’autonomie reste un objectif fondamental pour les professionnels que nous sommes. Devenir autonome suppose la capacité de s’éloigner de ses figures d’attachement tout en négociant de nouvelles modalités relationnelles. Devenir un “soi” différencié de l’autre tout en gardant une identité commune à son groupe d’appartenance, gérer ses dépendances liées à sa personnalité, à ses appartenances, à sa culture,favoriseraient ainsi le passage vers l’autonomisation. Conforter ses attachements dans notre époque moderne qui valorise l’autonomie sous l’angle de “se déprendre de toutes choses pour gagner en liberté de choix”, serait-ce une contradiction? Qu’en est-il de ce qui se joue dans la réalité du placement au travers des conflits d’appartenance et de loyautés ? Certains jeunes ne peuvent s’empêcher de penser à un retour en famille… Comment se délier d’une famille dont on attend toujours quelque chose ?